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ses dépenses annuelles dépassent considérablement son revenu ; et les circonstances désagréables qui en sont résultées, jointes à de lourds déjeuners à la fourchette, peuvent avoir contribué à donner à son opinion sur le monde en général une couleur défavorable.

Après lui vient M. Furness, grand jeune homme aux cheveux et favoris blonds, qui, grâce à son génie, s’est fait une sorte de réputation en sortant de Cambridge ; tout au moins je sais qu’à cette époque il publia un volume de poésies, qui furent très appréciées par plusieurs jeunes dames de sa connaissance. Les sermons de M. Furness ressemblaient à ses poésies ; dans ces deux genres de composition il y avait une exubérance de métaphores et de comparaisons tout à fait originales et qui n’étaient nullement empruntées à la similitude des choses comparées.

À la gauche de M. Furness vous voyez M. Pugh, autre jeune vicaire, beaucoup moins caractérisé. Il n’a point publié de poésies ; il n’a point été mis en évidence ; il a le teint pâle et de jolis favoris noirs ; deux fois chaque dimanche, il lit les prières et un sermon, et toujours on peut le voir sortir, pour remplir ses devoirs de paroisse, en cravate blanche, en chapeau bien brossé, en habit noir irréprochable et en bottes bien cirées, costume qu’il suppose peut-être représenter hiéroglyphiquement l’esprit du christianisme pour ses paroissiens de Whittlecombe.

M. Pugh a pour vis-à-vis le Rév. Martin Cleves, homme d’à peu près quarante ans, de taille moyenne, aux larges épaules, avec une cravate nouée négligemment, de grands traits irrégulier et une grosse tête couverte d’épais cheveux bruns et allongés. Au