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lants, sont excessivement portées à critiquer les habitudes différentes des autres personnes. Après tout, le Rév. Amos Barton n’allait jamais jusqu’à l’excès. Il n’était pas dans sa nature d’être supérieur en quoi que ce fût, sauf peut-être en médiocrité. Il n’était excessif qu’en un seul point, savoir, dans sa confiance en sa finesse et en son habileté pratiques ; aussi avait-il la tête remplie de plans qui, de même que ses mouvements au jeu d’échecs, étaient admirablement calculés, en supposant un état de choses tout autre que celui qui existait. Par exemple, son fameux plan d’introduire des livres antidissidents dans sa bibliothèque circulante ne parut pas avoir le moins du monde écrasé la tête de la dissidence, quoique cela eût très fortement disposé celle-ci à mordre le talon du Rév. Amos. Puis aussi, il fatiguait l’esprit de ses diacres et de ses paroissiens influents par la fertilité de ses suggestions sur ce qu’ils devraient faire au sujet des réparations de l’église et d’autres détails ecclésiastiques.

« Je ne connais personne de semblable aux pasteurs, dit un jour M. Hackit en causant avec son collègue le diacre, M. Bond ; ils veulent toujours se mêler des affaires, et ils ne s’y entendent pas plus que mon poulain noir.

— Ah ! répondit M. Bond, ils ont une instruction trop supérieure pour avoir beaucoup de sens commun.

— Vraiment, ajouta M. Hackit d’un ton modeste et comme s’il émettait une hypothèse hardie, je dirais presque que c’est une mauvaise espèce d’éducation que celle qui rend les gens peu raisonnables. »

Vous voyez que la popularité de M. Barton était