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nité, et ensuite je serai tout à fait bonne, et je prendrai de mon mieux mes dispositions pour l’autre monde. »

Comme elle était loin d’avoir en science théologique les connaissances et le goût aussi développés qu’en toilette, le Rév. Amos Barton lui parut un homme non seulement savant, ce qui se sous-entend toujours chez un ministre, mais encore d’une grande puissance comme directeur spirituel. Quant à Milly, la comtesse l’aimait autant que la subjectivité de ses affections pouvait le lui permettre, car vous avez déjà pu vous apercevoir qu’il y avait un être à qui la comtesse était complètement dévouée et aux désirs duquel elle subordonnait tout le reste : savoir, Caroline Czerlaska, née Bridmain.

Ainsi il n’y avait réellement pas beaucoup d’affectation dans ses douces paroles et ses attentions pour M. et Mme Barton. Dans tous les cas, leur amitié ne suffisait point à atteindre le but qu’elle poursuivait en venant à Milby, et, depuis quelque temps, il devenait clair qu’il fallait préparer son frère à un nouveau changement de résidence. Les choses que nous avons prévues arrivent souvent, mais jamais exactement comme nous nous l’étions imaginé. La comtesse quitta effectivement Camp-Villa quelques mois plus tard, mais dans des circonstances qu’elle n’avait point prévues.