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femme ; aussi a-t-elle entrepris M. Barton à ce sujet, mais cela est inutile, avec une tête d’âne comme la sienne. Barton a de bonnes intentions, mais il est d’un entêtement… J’ai cessé de lui donner des conseils. »

M. Ely pensa : « Quelle punition ! » sourit, intérieurement, puis répondit : « Barton pourrait être plus judicieux, il faut l’avouer ». Il commençait par être fatigué et ne sentait aucune nécessité d’allonger le sujet.

« Personne ne les voit, excepté les Barton, continua M. Farquhar, et pourquoi viendraient-ils ici, s’ils n’avaient des raisons particulières de préférer un milieu où ils ne soient pas connus ? Cela a mauvais air. Mais vous leur avez fait une visite, vous ; comment les avez-vous trouvés ?

— Oh ! M. Bridmain me fait l’effet d’un homme assez ordinaire qui tâche de paraître bien élevé. Il vous fatigue avec des nouvelles politiques, et paraît instruit de ce qui se passe en France. La comtesse est une très belle femme ; mais elle prend de trop grands airs. Woodcock s’y est laissé prendre ; il a exigé que sa femme la vît et l’invitât à dîner ; mais je crois que Mme Woodcock s’est montrée rebelle et qu’elle ne l’invitera pas une seconde fois.

— Ha ! ha ! Woodcock a toujours en son cœur une place réservée pour un joli visage. C’est singulier qu’il ait épousé une femme laide et sans fortune.

— Mystères de l’amour, dit M. Ely ; je n’y suis pas initié, vous savez. »

En cet instant on annonça la voiture de M. Farquhar, et, comme nous n’avons pas trouvé sa con-