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comtesse, que je suis très fière des éloges que reçoit mon mari. »

Le sermon en question, disons-le, était un raisonnement très fort sur l’Incarnation ; prêché à une congrégation où personne n’avait le moindre doute sur ce dogme et à laquelle les Sociniens, dont il était fait mention, étaient aussi inconnus que les Arimaspiens ; ce sermon était merveilleusement propre à jeter le doute et la confusion dans l’esprit sheppertonien.

« L’éditeur a grandement raison, dit la comtesse en rendant la lettre, de dire qu’il sera satisfait de recevoir d’autres écrits de la même plume. Mais j’aimerais mieux voir publier vos sermons dans un volume à part, monsieur Barton : ce serait agréable de les voir sous cette forme. Je pourrais en envoyer un exemplaire au doyen de Radborough, ainsi qu’à lord Blarney, que j’ai connu avant qu’il fût chancelier. J’étais sa favorite, tout à fait, et vous ne sauriez croire les aimables choses qu’il me disait. Je ne pourrai pas résister un de ces jours à la tentation de lui écrire sans façon, pour lui signaler en faveur de qui il devrait disposer de la première cure qu’il aura à sa disposition. »

Je ne saurais dire si Jet, l’épagneul, voulait désapprouver ces paroles de la comtesse, comme ne s’accordant pas avec ses idées de véracité ; mais en ce moment il sauta de dessus ses genoux et, lui tournant le dos, posa une patte sur le garde-feu et leva l’autre pour la chauffer, comme pour témoigner qu’il ne prenait plus aucune part à la conversation.

À ce moment, M. Bridmain proposa les échecs, et M. Barton accepta avec une immense satisfaction la perspective d’une partie. Le Rév. Amos aimait beau-