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— Et ce serait une leçon utile, dit la comtesse ; en vérité, vous êtes trop patient et trop tolérant, monsieur Barton. Pour ma part, je suis hors de moi, lorsque je vois combien vous êtes loin d’être apprécié à votre juste valeur dans ce misérable Shepperton. »

Si, comme cela est probable, M. Barton ne savait que répondre à ce compliment, ce fut un soulagement pour lui que l’annonce du dîner. Il offrit le bras à la comtesse.

Pendant que M. Bridmain conduisait Mme Barton à la salle à manger, il lui fit observer que le temps était bien rigoureux. « Certainement », répondit Milly.

M. Bridmain étudiait la conversation comme un art. Aux dames il parlait du temps, qu’il avait coutume d’envisager sous trois points de vue. D’abord, comme une question de climat en général, comparant à cet égard l’Angleterre avec les autres pays ; puis, comme question personnelle, demandant s’il affectait particulièrement la santé de son interlocutrice ; et ensuite, comme question de probabilité, discutant s’il y aurait un changement ou une continuation des conditions atmosphériques actuelles. Avec les messieurs il parlait politique, et chaque jour il lisait deux feuilles publiques pour se préparer. M. Barton le croyait un homme fort au courant de la politique, mais de peu d’activité personnelle.

« Vous comptez donc toujours avoir vos réunions ecclésiastiques chez M. Ely ? dit la comtesse entre deux cuillerées de potage.

— Oui, dit M. Barton ; Milby est un point central, et il y a beaucoup d’avantages à n’avoir qu’un lieu de réunion.

— Bon, continua la comtesse ; chacun paraît vou-