Page:Eliot - Scenes de la vie du clerge - Barton Gilfil.pdf/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en discutant des questions théologiques et ecclésiastiques, et cimenteraient leur amour fraternel en dégustant un bon dîner. On émit naturellement l’opinion qu’une société de livres devrait s’adjoindre à cet agréable plan ; et vous voyez qu’il y avait là de quoi exciter un ample développement de l’esprit ecclésiastique.

Il faut savoir que le Rév. Amos Barton était un de ces hommes qui ont une volonté et une opinion à eux ; il se tenait fièrement debout et n’avait point de méfiance de soi-même. Il marchait d’un pas déterminé dans la route qu’il croyait la meilleure ; mais, aussi, il n’y avait rien de plus facile que de lui persuader quelle était la meilleure route. En sorte qu’une lecture nouvelle pour lui et une discussion en dehors de ses habitudes lui démontrèrent qu’un établissement épiscopal était supérieur à tout ce qu’on pouvait lui opposer, et il commença à penser que sur plusieurs points il avait des opinions trop élevées et trop profondes pour pouvoir les communiquer d’emblée et crûment à des esprits ordinaires. Il était comme un oignon qui a été frotté d’épices ; la forte odeur primitive était absorbée par quelque chose de nouveau et d’étranger. L’oignon de la Basse Église offensait encore l’odorat de la Haute Église, et le goût des nouvelles épices était mal venu au palais du mangeur d’oignon au naturel.

Nous ne l’accompagnerons pas aujourd’hui à la réunion ecclésiastique, parce que nous aurons peut-être besoin de nous y transporter un jour ou il n’y figurera pas. Pour le moment, je désire vous présenter M. Bridmain et la comtesse, chez lesquels M. et Mme Barton sont invités à dîner demain.