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Pendant ce temps, le père s’installa dans son fauteuil et prit un ouvrage sur l’épiscopat, qu’il tenait de la Société des Livres théologiques, désirant en achever la lecture pour le rendre le jour où il irait à la réunion ecclésiastique, à la cure de Milby, où la Société des Livres religieux avait son siège.

Les réunions ecclésiastiques et la Société des Livres religieux, fondées depuis huit ou dix mois, avaient exercé une influence notable sur le Rév. Amos Barton. À son arrivée à Shepperton, c’était simplement un ministre évangélique, qui avait commencé ses études chrétiennes sous l’enseignement du Rév. M. Johns, de la chapelle de Gun Street, et les avait achevées à Cambridge, sous la direction de M. Simeon. John Newton et Thomas Scott étaient pour lui l’idéal dogmatique ; il se serait abonné à l’Observateur chrétien et au Record, si ses moyens pécuniaires le lui avaient permis. Ses anecdotes étaient surtout du genre pieusement gai, ayant cours dans les cercles dissidents, et il pensait qu’un établissement relevant de l’épiscopat ne pouvait rencontrer d’objection.

Mais, à cette époque, l’effet de l’agitation produite par les traités religieux commençait à se faire sentir dans les régions provinciales reculées, et la satire tractarienne contre le parti de la Basse Église commençait à agir même sur ceux qui désavouaient les dogmes tractariens ou leur résistaient. La vibration de ce mouvement intellectuel fut ressentie de la tête dorée de l’établissement jusqu’à ses talons boueux ; et il en résulta que, dans le district qui environnait Milby, petite ville près de Shepperton, le clergé résolut d’avoir chaque mois une réunion ecclésiastique, où les membres exerceraient leur intelligence