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ami. Quelle terrible matinée ! Donnez-moi votre chapeau. Vos pantoufles sont près du feu. »

M. Barton se sentait un peu refroidi et de mauvaise humeur. Il est difficile, quand on a rempli des devoirs désagréables sans qu’on vous en ait témoigné de la reconnaissance, surtout un jour neigeux, de se soumettre aux petits devoirs de la vie domestique. Sans se montrer aucunement reconnaissant des attentions de Milly, il lui répondit : « Allez me chercher ma robe de chambre, s’il vous plaît.

— Elle est en bas, cher ami. J’ai pensé que vous n’iriez pas dans votre chambre d’étude, parce que vous aviez dit que vous vouliez cataloguer et numéroter les livres pour la bibliothèque circulante. Patty et moi, nous les avons recouverts, et ils sont au salon tout prêts.

— Je ne puis pas faire cela ce matin, dit M. Barton en ôtant ses bottes et mettant ses pantoufles ; il faut porter ces livres au parloir. »

Le salon était aussi la chambre où les enfants se tenaient et prenaient leurs leçons, et, pendant que maman était sortie, le second des garçons avait insisté pour prendre la place de Chubby et conduire un cheval sans tête, qu’elle traînait autour de la chambre ; et, lorsque papa ouvrit la porte, Chubby donnait énergiquement de la voix.

« Milly, il faut que ces enfants sortent de la chambre. J’ai besoin d’être tranquille.

— Oui, cher ami. Silence, Chubby ; va avec Patty, voir ce que Nanny prépare pour le dîner. À présent, Fred, Sophie et Dickey, aidez-moi à porter ces livres au parloir. En voici trois pour Dickey. Porte-les sagement. »