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de velours et de sa nouvelle tunique, que de l’idée d’être chevalier de noce de Tine-tine.

Après eux venait un couple que les villageois regardaient avec encore plus d’intérêt que les mariés. C’était un beau vieux gentleman, qui regardait autour de lui avec des yeux si perçants qu’ils effrayaient les gens dont la conscience n’était pas bonne, et une dame imposante en robe de soie bleu et blanc, qui devait ressembler à la reine Charlotte.

« Voilà ce que j’appelle un tableau », dit le vieux maître Ford, patriarche du Staffordshire, qui s’appuyait sur une canne et tenait la tête penchée de côté, de l’air d’un homme qui espérait peu de la génération présente, mais à qui tout événement procurait le plaisir de la critique. « Les jeunes gens d’à présent sont d’une triste pâte molle ; ils ont assez bon air, mais ils ne dureront pas, ils ne dureront pas. Il n’y en a pas un qui portera ses années comme ce sir Christopher Cheverel.

— Je vous parie deux pots, dit un autre vieillard, que ce jeune homme qui marche avec la femme du pasteur est le fils de sir Christopher : il lui ressemble.

— Il vous faut parier cela avec un autre imbécile comme vous ; ce n’est pas du tout son fils. À ce que je sais, c’est le neveu qui héritera de la propriété seigneuriale. Le cocher qui a dételé au Cheval-Blanc m’a dit qu’il y avait un autre neveu, un bien plus beau garçon que celui-ci, qui est mort d’une attaque, tout d’un coup, et, comme cela, ce jeune homme a monté l’échelle à sa place. »

À la porte de l’église, M. Bates, dans un costume