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CHAPITRE XXI

Le 30 mai 1790, un joli spectacle s’offrit aux villageois rassemblés près de la cure de Foxholm. Le soleil brillait sur le gazon humide, l’air était animé par le bourdonnement des abeilles et le gazouillement des oiseaux ; les châtaigniers aux branches fleuries et les haies verdoyantes semblaient se rapprocher, afin d’apprendre pourquoi les cloches de l’église sonnaient si joyeusement, lorsque Maynard Gilfil, le visage resplendissant de bonheur, sortit de la vieille porte gothique, ayant Tina à son bras. Le petit visage était encore pâle et exprimait une mélancolie contenue, comme celle du voyageur qui se trouve réuni à ses amis pour la dernière fois et prête l’oreille au signal de son départ. Mais sa petite main reposait avec une douce pression sur le bras de Maynard, et ses yeux noirs répondaient par une timide expression d’amour au regard qui s’abaissait sur elle.

Il n’y avait point de cortège de demoiselles d’honneur ; la jolie Mme Héron s’appuyant sur le bras d’un jeune homme aux cheveux bruns, inconnu jusqu’alors à Foxholm, et tenant de l’autre main le petit Ozzy, qui était beaucoup moins fier de son nouveau bonnet