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velle faculté chez « Tine-tine », comme il l’appelait ; il avait pris l’habitude de la considérer comme un camarade de jeu fort peu habile et ayant grand besoin qu’il l’instruisît. Un génie surgissant de sa tasse de lait, avec de grandes ailes, ne l’aurait pas étonné davantage.

Caterina redisait ce même air d’Orphée que nous l’avons entendue chanter bien des mois auparavant, au commencement de ses chagrins. C’était le Ho perduto, l’air favori de sir Christopher, et ses notes paraissaient porter sur leurs ailes tous les plus tendres souvenirs de sa vie, lorsque le manoir de Cheverel était encore une maison sans tristesse. Les longs jours heureux de l’enfance et de l’adolescence. reprenaient le dessus après un court intervalle de faute et de tristesse.

Elle s’arrêta et fondit en larmes, les premières qu’elle eût versées depuis qu’elle était à Foxholm. Maynard ne put s’empêcher de s’élancer vers elle, de passer le bras autour de sa taille et de baiser ses cheveux. Elle s’appuya contre lui et avança sa petite bouche pour un baiser.

La plante au tissu délicat a besoin de s’attacher à un soutien. L’âme qui venait de renaître à la musique renaissait aussi à l’amour.