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Le troisième jour, la voiture s’arrêta à la porte de la cure de Foxholm, où le révérend Arthur Heron se présenta sur le seuil, pressé de féliciter sa Lucy de son retour, et tenant par la main un enfant de cinq ans, à large poitrine et aux cheveux d’un blond chaud, qui faisait claquer avec vigueur un petit fouet de chasse.

Nulle part on n’aurait vu un gazon plus égal, des allées mieux tenues, ou un portail plus joliment festonné de plantes grimpantes, qu’à la cure de Foxholm, abritée par les hêtres et les châtaigniers, située à mi-côte d’une jolie pelouse verte surmontée par l’église et dominant un village qui s’étendait au milieu de pâturages et de prairies entourées de haies sauvages et de grands arbres.

Le feu brillait au salon et dans la petite chambre à coucher rose qui devait être celle de Caterina, parce qu’elle était opposée au cimetière de l’église et avait vue sur une maison de ferme, avec son petit groupe de meules en ruche, son tranquille troupeau de vaches et son bruit matinal et joyeux. Mme Heron, avec l’instinct d’une femme impressionnable, avait écrit à son mari de faire préparer cette chambre pour Caterina. D’heureuses poules tachetées, grattant le sol avec adresse pour en retirer quelques graines, font quelquefois plus pour un cœur malade qu’un bosquet rempli de rossignols ; il y a quelque chose d’irrésistiblement calmant dans la vivacité des poulets huppés, dans la vue des chiens de berger peu caressés et des patients chevaux de ferme buvant leur eau trouble avec plaisir.

Ce n’était pas sans raison que dans cette habitation, nid commode, sans rien d’imposant qui rap-