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CHAPITRE II

Heureusement que le Rév. Amos Barton n’avait pas entendu comme nous la conversation rapportée dans le chapitre précédent. Quel mortel, en vérité, pourrait s’enorgueillir s’il avait l’occasion de comparer sa conduite avec l’effet qu’elle produit sur l’esprit des autres ? Nous sommes de pauvres machines gonflées par notre satisfaction personnelle ; malheur à nous si nous rencontrons quelque pression nous faisant perdre cette bonne opinion de nous-mêmes — ce gaz qui nous soutient. Notre aptitude au bien pourrait même alors nous abandonner. Dites soudain à l’orateur le plus passionné que sa perruque est de côté, que son rabat est détaché et qu’il divertit ses auditeurs par la singularité de sa mise, au lieu de les émouvoir par l’énergie de ses périodes, et vous tarirez la source de son éloquence. On a dit un mot profond et d’une grande portée en affirmant que nul miracle ne peut se produire sans la foi nécessaire pour l’accomplir et sans la foi en celui qui en est l’auteur. C’est la confiance que nous savons inspirer qui nous donne le plus de force.

Si je suis persuadé que mon voisin Jenkins me