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s’ouvrir ; il y eut un bruit de pas dans la cour, et M. Gilfil entendit Dorcas vaquer aux soins de la maison. Ces bruits semblaient affecter Caterina, car elle le regarda avec inquiétude et lui dit :

« Maynard, est-ce que vous partez ?

— Non, je resterai ici, à Callam, jusqu’à ce que vous soyez mieux portante et que vous puissiez partir aussi.

— Jamais pour retourner au manoir. Oh non ! je vivrai pauvrement et je gagnerai moi-même mon pain.

— Bien, chérie, vous ferez ce que vous préférez. Mais j’aimerais que vous pussiez dormir, à présent. Essayez de reposer tranquillement, et bientôt vous pourrez peut-être vous lever un peu. Dieu vous a conservé la vie malgré cette affliction : ce serait un péché que de ne pas essayer de profiter de ce don le mieux possible. Chère Tina, vous essayerez ; la petite Bessie vous a une fois apporté des crocus : vous n’avez pas fait attention à ce pauvre petit être ; mais vous y ferez attention quand elle reviendra, n’est-ce pas ?

— J’essayerai », murmura Tina humblement, puis elle ferma les yeux.

Lorsque le soleil fut au-dessus de l’horizon, dissipant les nuages et répandant une agréable chaleur à travers la petite fenêtre plombée, Caterina dormait. Maynard réjouit le cœur de Dorcas par cette bonne nouvelle, et se rendit à l’auberge du village, reconnaissant envers la Providence de ce que Tina était redevenue elle-même. Évidemment son apparition à lui s’était mêlée aux souvenirs qui absorbaient son esprit, et avait amené le soulagement du fardeau qui l’oppressait : cela pouvait être le commence-