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— Oui, montrez-les-moi. »

Daniel sortit en courant et revint bientôt avec deux petits chiens encore aveugles, suivis par leur mère inquiète, et une scène animée commençait quand Dorcas revint.

« Il y a peu de changement ! Je crois que vous n’avez pas besoin d’attendre, monsieur. Elle est très tranquille, comme elle l’est toujours. J’ai allumé deux chandelles dans la chambre, pour qu’elle puisse bien vous voir : Vous voudrez bien excuser la chambre, monsieur. »

M. Gilfil fit un signe d’assentiment silencieux et se leva pour la suivre à l’étage supérieur. Ils entrèrent par la première porte, leurs pas faisant peu de bruit sur le sol de plâtre. Les rideaux, de toile à carreaux rouges, étaient tirés à la tête du lit, et Dorcas avait posé sa chandelle de ce côté-là de la chambre, pour que la lumière ne tombât pas d’une manière fatigante sur les yeux de Caterina. Quand elle eut ouvert la porte, Dorcas dit à voix basse : « Je ferai mieux de vous laisser, monsieur, je pense ».

M. Gilfil lui fit signe que oui et s’avança près du lit. Caterina était couchée, les yeux tournés contre le mur et ne paraissait pas s’être aperçue que quelqu’un fût entré. Ses yeux, comme Dorcas l’avait dit, paraissaient plus grands que jamais, peut-être parce que son visage était plus pâle et amaigri, et que ses cheveux étaient rassemblés en arrière sous un bonnet de Dorcas. Les petites mains, posées négligemment sur les draps, étaient plus maigres que jamais. Elle avait l’air plus jeune qu’elle ne l’était réellement, et quiconque eût vu pour la première fois ces mains effilées et ce petit visage aurait pensé qu’ils appar-