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dit que je ne le permettrais à personne de ma maison ; quand je ne serai plus là, elle pourra faire ce qu’elle voudra. Je n’ai de ma vie crotté mes jupons et je n’ai point bonne opinion de ces nouvelles pratiques en religion.

— Non, dit M. Hackit qui aimait à adoucir les formes acerbes de l’esprit féminin par quelque plaisanterie flatteuse, vous teniez vos cotillons assez haut pour qu’on vît vos jolies chevilles ! Tout le monde ne tient pas à laisser voir les siennes. »

Cette plaisanterie fut généralement acceptée, même par la réprimandée Janet, dont les chevilles étaient des plus saillantes. Mais Janet s’identifiait toujours avec la personnalité de sa tante, se considérant généralement comme en dehors de la question.

À la faveur du rire général, les hommes remplirent leurs verres, M. Pilgrim essayant de donner au sien le caractère du coup de l’étrier, en disant qu’il était obligé de partir. — Pendant qu’ils s’occupaient ainsi, miss Gibbs dit à Mme Hackit qu’elle soupçonnait Betty, la fille de la laiterie, de faire frire le meilleur lard pour le berger, quand il restait avec elle pour l’aider à battre le beurre ; sur quoi Mme Hackit répondit qu’elle avait toujours vu Betty dissimulée, et Mme Patten ajouta que, tant qu’elle avait pu tenir elle-même le ménage, on ne volait point de lard. M. Hackit, qui disait souvent « ne rien comprendre aux rapports des femmes avec leurs servantes » et n’avoir pour son compte jamais « d’ennuis avec ses employés », évita d’écouter cette discussion, en soulevant avec M. Pilgrim la question des fèves. Le cours de la conversation se