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— Qu’y a-t-il ? dit le pauvre Maynard, craignant que Caterina n’eût dit quelque chose au sujet du poignard.

— Elle n’est pas dans sa chambre ; elle ne s’est pas couchée cette nuit, et son chapeau et son manteau ne sont pas dans son armoire. »

Pendant un instant M. Gilfil fut incapable de parler. Il pensa que le pire des malheurs était arrivé, que Caterina s’était tuée. Cet homme robuste parut si désespéré que Mme Sharp se repentit d’avoir parlé avec si peu de ménagements.

« Oh ! monsieur, que je regrette de vous avoir donné une telle secousse ; mais je ne savais à qui m’adresser.

— Non, non, vous avez très bien fait. »

Il trouva quelque force dans son désespoir même. Tout était fini, et il n’avait plus maintenant qu’à souffrir et à se laisser souffrir. Il continua d’une voix plus ferme :

« Gardez-vous bien de souffler mot de cela à personne. Nous ne devons pas alarmer sir Christopher et lady Cheverel. Il se peut que miss Sarti se promène dans le jardin. Elle a été agitée par ce qu’elle a vu hier ; peut-être son agitation l’aura-t-elle empêchée de se coucher. Allez, sans faire semblant de rien, vous assurer si elle est dans la maison. Moi, j’irai à sa recherche dans le parc. »

Il descendit et, pour éviter de donner aucune alarme, il alla droit aux Mousses, chercher M. Bates, qu’il rencontra revenant de déjeuner. Il confia au jardinier ses craintes au sujet de Caterina, leur donnant pour cause l’émotion que la jeune fille avait dû éprouver la veille et qui pouvait avoir dérangé son