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« Mais je ne suis pas sûre de cela, dit Mme Hackit qui avait toujours le courage de son opinion, et je sais que plusieurs de nos laboureurs et de nos ouvriers qui n’allaient jamais à l’église, vont au cottage, et cela vaut mieux pour eux que de ne jamais rien entendre de bon d’un bout à l’autre de la semaine. Puis il y a cette société pour la lecture de traités religieux que M. Barton a créée. J’ai vu plus de pauvres gens se rendre là pour lire que je n’en ai vu à l’église de tout le temps que j’ai vécu dans la paroisse. Il était bien nécessaire de faire quelque chose pour eux, car dans les clubs de perfectionnement on boit honteusement. On a peine à trouver un homme ou une femme sobre en dehors des dissidents. »

Pendant ce discours de Mme Hackit, M. Pilgrim avait émis une succession de petits « hems » assez semblables aux faibles grognements d’un cochon d’Inde, ce qui était toujours chez lui le signe d’une désapprobation contenue. Mais il ne contredisait jamais Mme Hackit, femme chez laquelle on pouvait toujours venir dîner à la fortune du pot, et qui, en outre, avait une confiance illimitée dans la saignée, les vésicatoires et les potions.

Mme Patten n’avait pas les mêmes raisons de cacher ce qu’elle pensait. « Bien, fit-elle, je n’ai jamais entendu dire qu’il y eût rien à gagner à se mêler des affaires des autres, pauvres ou riches. Je ne puis souffrir de voir des femmes se traîner de maison en maison par tous les temps, secs ou humides, et y entrer avec leurs jupons et leurs souliers pleins de boue ou de poussière. Janet voulait se mêler de ce colportage religieux ; mais je lui ai