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CHAPITRE XV

C’est un moment profondément angoissant que celui pendant lequel on assiste au retour de la vie sur des traits décolorés, lorsque les yeux s’entr’ouvrent et que le regard a cette expression vague qui montre que la mémoire est encore absente.

M. Gilfil ressentit une joie tremblante tandis que ce changement s’opérait sur les traits de Caterina. Il se pencha sur elle, frottant ses mains froides et la regardant avec une tendre pitié, tandis que ses yeux noirs l’examinaient avec étonnement. Il pensa qu’il pouvait y avoir du vin dans la salle à manger. Il sortit, et les yeux de Caterina se dirigèrent vers la fenêtre, du côté de la chaise de sir Christopher. Alors la connaissance lui revint et, avec elle, le souvenir confus des événements du matin. Maynard revint avec un peu de vin, la souleva et le lui fit boire ; mais elle gardait le silence et semblait perdue dans ses pensées, lorsque la porte s’ouvrit et que M. Warren parut avec un visage annonçant de terribles nouvelles. M. Gilfil, craignant qu’il ne parlât en présence de Caterina, alla en hâte à sa rencontre, le doigt sur les lèvres, et l’emmena dans la salle voisine.