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ne peut être…, non, ce ne peut être la mort ! Il faut éloigner cette pensée.

« Courez, Bates, courez chercher du secours ; nous le porterons chez vous. Envoyez quelqu’un à la maison pour appeler M. Gilfil et M. Warren. Dites-leur d’envoyer chercher le docteur Hart, et que l’on annonce à milady et à miss Assher qu’Anthony est malade. »

M. Bates se hâta de partir, et le baronnet resta seul, agenouillé auprès du corps. Les membres jeunes et souples, les joues arrondies, les délicates lèvres, les douces mains blanches, sont par terre froides et raides, et le vieux visage se penche au-dessus, dans une silencieuse angoisse ; les vieilles mains aux veines saillantes recherchent avec tremblement quelque signe annonçant que la vie n’est pas irrévocablement arrêtée.

Rupert est aussi là, attendant et veillant, léchant tantôt les mains du mort et tantôt celles de son maître, puis courant sur les traces de M. Bates, comme s’il voulait le suivre et hâter son retour, mais revenant à l’instant, incapable de quitter son maître dans la tristesse.