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CHAPITRE XIV

« Oui, Maynard, disait sir Christopher qui causait avec M. Gilfil dans la bibliothèque, c’est une chose très remarquable que je n’aie de mes jours formé un plan sans avoir réussi à l’accomplir. Je combine bien mes plans, et ensuite je ne m’en écarte jamais. Une volonté forte est ma seule magie. Après avoir préparé ses plans, la plus agréable chose du monde, c’est de les voir réussir. Cette année, par exemple, sera la plus heureuse de ma vie, après celle de 53, où je suis devenu possesseur du manoir et où j’ai épousé Henriette. La dernière main se met à la vieille maison ; le mariage d’Anthony, la chose que j’ai le plus au cœur, est arrangé à ma satisfaction ; et bientôt vous achèterez une petite bague de mariage pour le doigt de Tina. Ne secouez pas la tête de cette manière désespérée : quand je fais des prophéties, il est rare qu’elles ne s’accomplissent pas. Mais voici midi un quart. Il faut que je monte au Grand-Frêne pour voir Markham au sujet d’un abatis de bois. Mes vieux chênes auront à gémir de ce mariage, mais… »

La porte s’ouvrit soudain, et Caterina, égarée et haletante, les yeux agrandis par la terreur, se préci-