Page:Eliot - Scenes de la vie du clerge - Barton Gilfil.pdf/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

beaucoup de peine au capitaine Wybrow par votre manque d’empire sur vous-même.

— Vous a-t-il dit que je lui faisais de la peine ?

— Oui, certainement. Il est très blessé de ce que vous vous conduisez comme si vous aviez de l’inimitié pour moi. Je vous assure que nous avons, lui et moi, beaucoup de bienveillance pour vous, et que nous sommes fâchés que vous nourrissiez de tels sentiments.

— Le capitaine est bien bon, dit aigrement Caterina. Et quels sentiments dit-il que je nourris ? »

Ce ton augmenta la colère de miss Assher. Il y avait encore dans son esprit un soupçon vague que le capitaine Wybrow ne lui avait pas dit la vérité sur sa conduite à l’égard de Caterina. Ce soupçon, plus encore que sa colère, l’engagea à dire quelque chose pour s’éclairer. L’idée d’humilier Caterina en même temps fut une tentation de plus.

« Il y a des choses dont je n’aime pas à parler, miss Sarti. Je n’ai jamais compris comment une femme peut nourrir une passion pour un homme qui ne lui a jamais donné le moindre encouragement ; c’est aussi l’opinion du capitaine Wybrow, à ce qu’il m’a dit.

— Vous a-t-il dit cela, vous l’a-t-il dit ? interrompit Caterina, d’une voix élevée et les lèvres pâles, tandis qu’elle se levait.

— Certainement il me l’a dit. Il a été forcé de me le dire, après votre singulière conduite. »

Caterina ne répondit rien, mais sortit précipitamment de la chambre.

Voyez-la courir sans bruit comme un pâle météore, le long des corridors et de l’escalier de la galerie !