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quand vous serez bien. Réfléchissez à ce que je vous ai dit, et rappelez-vous qu’il n’y a rien, après le mariage d’Anthony, que j’aie autant à cœur que de vous unir à Maynard pour la vie. Je ne veux ni caprices, ni folies, ni bêtise. » Ceci fut dit avec un peu de sévérité ; mais bientôt il ajouta d’un ton consolant : « Cessez de pleurer et soyez un bon petit singe. Allez vous reposer, et tâchez de dormir. »

Caterina quitta son tabouret, se mit à genoux, prit la main du vieux baronnet, la couvrit de larmes et de baisers et sortit de la chambre en courant.

Avant le soir, le capitaine Wybrow avait appris de son oncle le résultat de l’entrevue avec Caterina. Il se dit : « Si je pouvais avoir une conversation sérieuse avec elle, je pourrais peut-être l’amener à envisager les choses plus raisonnablement. Mais il n’y a pas moyen de lui parler dans la maison, sans être interrompu, et je pourrais difficilement la voir ailleurs sans que Béatrice le sût. » Enfin, il décida qu’il prendrait miss Assher pour confidente ; il lui dirait qu’il désirait parler à Caterina pour la calmer et la persuader de répondre à l’affection de Gilfil. Il fut très satisfait de ce projet judicieux et dans le cours de la soirée il décida en lui-même le moment et l’endroit du rendez-vous, et communiqua son projet à miss Assher, qui y donna son approbation. « Anthony, pensa-t-elle, ferait bien de parler clairement et sérieusement à miss Sarti. Il était vraiment trop patient et trop bon pour elle, étant donnée la manière dont elle se conduisait. »

Tina avait gardé la chambre toute la journée, et avait été soignée comme une malade, sir Christopher ayant dit à Sa Seigneurie où en étaient les