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saisir le véritable sens des mots. Enfin elle finit par avoir une conception nette de l’entrevue annoncée avec sir Christopher. L’idée de déplaire au baronnet, pour lequel chacun au manoir avait une crainte respectueuse, l’effraya tellement, qu’elle crut impossible de lui résister. Il croyait qu’elle aimait Maynard ; il avait toujours parlé comme s’il en était parfaitement sûr. Comment pourrait-elle lui dire qu’il se trompait, et que faire lorsqu’il lui demanderait si elle en aimait un autre ? Voir sir Christopher la regarder d’un air fâché, c’était plus qu’elle ne pouvait en supporter, même en imagination. Il avait toujours été si bon pour elle ! Puis elle pensa à la peine qu’elle lui ferait ; les pleurs commencèrent à couler, et sa reconnaissance pour sir Christopher ne tarda pas à lui faire comprendre la tendresse et la générosité de M. Gilfil.

« Cher bon Maynard ! de quel triste retour je le paye ! si j’avais pu l’aimer au lieu de…, mais je ne pourrai plus rien aimer ; mon cœur est brisé ! »