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Elle pourrait supposer qu’il avait poussé sir Christopher à cette ouverture. Il n’aurait peut-être pas l’occasion de lui parler à temps sur ce sujet ; il lui écrirait un billet et le lui porterait lorsque sonnerait l’heure du dîner. Non, cela pourrait l’agiter, l’empêcher peut-être de paraître à table et de passer tranquillement la soirée. Il renverrait la chose jusqu’au moment du coucher.

Après les prières il réussit à ramener Tina au salon et à lui remettre son billet. Elle le prit, très étonnée, et, une fois chez elle, elle le lut :

« Chère Caterina,

« Ne supposez pas un seul instant que je sois pour rien dans ce que sir Christopher pourra vous dire au sujet de notre mariage.

« J’ai fait tout ce que j’ai pu pour le dissuader de s’occuper de cela, et je ne me suis abstenu de parler plus ouvertement que pour éviter les questions auxquelles je n’aurais pu répondre sans vous causer de nouveaux chagrins. Je vous écris ceci soit pour vous préparer à ce que sir Christopher dira, soit pour vous assurer que vos sentiments me sont sacrés. J’aimerais mieux renoncer à la plus chère espérance de ma vie que d’être pour vous un nouveau sujet de peine.

« C’est le capitaine Wybrow qui a engagé sir Christopher à s’occuper de nous. Je vous le dis pour que vous en soyez prévenue d’avance. Vous voyez ainsi combien le cœur de cet homme est lâche. Fiez-vous toujours à moi, très chère Caterina, quoi qu’il puisse arriver, comme à votre fidèle ami et frère.

« Maynard Gilfil. »