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dents et les poings dans son effort pour contenir un élan d’indignation. Sir Christopher remarqua cette rougeur, mais pensa que cela indiquait une alternative d’espérance et de crainte au sujet de Caterina. Il continua :

« Vous êtes de moitié trop modeste, Maynard. Un gaillard qui peut soulever une porte ferrée comme vous le faites ne devrait pas avoir le cœur si faible. Si vous n’osez parler vous-même, laissez-moi le faire pour vous.

— Sir Christopher, dit le pauvre Maynard d’un ton suppliant, je considérerai comme la plus grande. marque de votre bonté de ne rien dire à Caterina pour le moment. »

Sir Christopher était un peu mécontent de cette contradiction. Son ton devint un peu plus tranchant en disant « Avez-vous quelques motifs pour exprimer ce désir, en dehors de votre idée que Tina ne vous aime pas assez ?

— Je n’en ai pas d’autre que ma conviction qu’elle ne m’aime pas assez pour m’épouser.

— Alors, cela ne signifie rien. Je suis assez expert dans mon jugement sur les gens, et, ou je me trompe grandement, ou rien ne sera plus agréable à Tina que de vous avoir pour époux. Laissez-moi conduire l’affaire comme je le jugerai convenable. Vous pouvez être certain que je ne nuirai en rien à votre cause. »

M. Gilfil, craignant d’en dire davantage, si malheureux qu’il fût en prévoyant le résultat de la détermination de sir Christopher, quitta la bibliothèque, indigné contre le capitaine Wybrow et inquiet pour Caterina et pour lui-même. Que penserait-elle de lui ?