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gérées ou mal comprises. Quel homme n’est pas exposé à de telles choses ?

— Mais que pouvait-elle vous dire ce matin, pour pâlir et trembler ainsi ?

— Je ne sais pas. Je venais de lui faire quelque remontrance sur le peu d’amabilité de sa conduite. Avec son sang italien on ne peut jamais savoir comment elle prendra ce qu’on lui dit. C’est une terrible personne, quoiqu’elle semble ordinairement si douce.

— Mais il faudrait qu’elle comprît combien sa conduite est inconvenante. Pour ma part, je suis étonnée que lady Cheverel n’ait pas remarqué ses réponses brèves et les airs qu’elle prend envers moi.

— Permettez-moi de vous prier, Béatrice, de ne rien dire de cela à lady Cheverel. Vous avez dû observer combien ma tante est sévère. Il ne pourrait jamais entrer dans sa tête qu’une jeune fille pût s’éprendre d’un homme qui ne lui a jamais parlé de mariage.

— Bien, je dirai moi-même à miss Sarti ce que je pense de sa conduite. Ce sera charitable à son égard.

— Non, chérie, cela ne ferait que du mal. Le caractère de Caterina est particulier. La meilleure chose que vous puissiez faire, c’est de la laisser à elle-même le plus possible. Son chagrin s’usera ; je ne doute pas qu’elle n’épouse Gilfil avant peu. Les goûts d’une jeune fille se portent facilement d’un objet sur un autre. Par Jupiter, de quel train mon cœur galope ! Ces maudites palpitations augmentent au lieu de diminuer. »

Ainsi finit la conversation, en ce qui concernait