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— Votre explication est très loin d’être satisfaisante. Et je puis bien dire que les airs que miss Sarti prend envers vous sont tout à fait incompatibles avec votre position à mon égard. Sa conduite envers moi est des plus insultantes. Je ne resterai certainement pas dans une maison où une telle situation m’est faite, et ma mère en donnera la raison à sir Christopher.

— Béatrice, dit le capitaine Wybrow, son irritation cédant à la frayeur, je vous supplie d’être patiente et de faire appel à vos bons sentiments. C’est très pénible, je le sais, mais je suis sûr que vous seriez fâchée de faire du tort à la pauvre Caterina, de provoquer à son égard la colère de mon oncle. Considérez combien cette pauvre petite est dépendante.

— Voilà une diversion très adroite de votre part ; mais ne supposez point qu’elle puisse me tromper. Miss Sarti n’oserait pas se conduire comme elle le fait, si vous ne lui aviez pas fait la cour. Je suppose qu’elle considère vos engagements avec moi comme un manque de foi à son égard. Je vous suis très reconnaissante, certainement, de faire de moi la rivale de miss Sarti. Vous m’avez menti, capitaine Wybrow.

— Béatrice, je vous déclare solennellement que Caterina n’est rien de plus pour moi qu’une jeune fille qui m’a inspiré de la bienveillance, étant la favorite de mon oncle et une jolie petite personne. Je serais content de la voir se marier demain avec Gilfil ; c’est une bonne preuve que je n’en suis pas amoureux, je pense. Quant au passé, je puis lui avoir montré quelques petites attentions, qu’elle aura exa-