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— Non, je vous remercie, répondit Caterina, je ne veux point vous en priver.

— Je ne m’en sers jamais, ma chère, prenez-le », insista miss Assher en le présentant à Tina, qui rougit et repoussa le flacon avec quelque impatience.

« Je vous remercie, dit-elle, je n’aime pas les sels. »

Miss Assher remit le flacon dans sa poche avec un air de surprise et de hauteur, et le capitaine Wybrow, quelque peu alarmé de l’incident, se hâta de faire diversion : « Voyez, dit-il, le temps s’éclaircit et nous pouvons encore faire une promenade avant le déjeuner. Allons, Béatrice, mettez votre chapeau et votre manteau, et nous marcherons pendant une demi-heure.

— Oui, ma chère, faites cela, dit lady Assher, et moi j’irai voir sir Christopher qui se promène dans la galerie. »

Dès que la porte fut refermée sur les deux dames, le capitaine Wybrow, debout le dos au feu, se tourna vers Caterina et lui dit d’un ton de vive remontrance : « Ma chère Caterina, permettez-moi de vous prier d’avoir un peu plus d’empire sur vous-même ; vous êtes impolie pour miss Assher, et je vois qu’elle en est blessée. Considérez combien votre conduite doit lui paraître étrange. Elle cherchera quelle peut en être la cause. Voyons, chère Tina, ajouta-t-il en s’approchant et essayant de lui prendre la main, pour vous-même, je vous supplie de recevoir poliment ses attentions. Elle est réellement très bien disposée à votre égard, je serais heureux de vous voir amies. »

Caterina était dans un tel état de susceptibilité