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entrèrent, tous avec un air vif et joyeux, résultat habituel de la fin d’un sermon.

Lady Assher vint s’asseoir près de Caterina. Sa Seigneurie, complètement rafraîchie par un léger sommeil, n’en était que mieux disposée à la causerie.

« Eh bien, ma chère miss Sarti, comment vous trouvez-vous à présent ? Un peu mieux, je vois. Je pensais que cela vous ferait du bien de rester tranquillement ici. Il ne faut pas excéder vos forces ; mais vous devez prendre des amers. J’avais les mêmes maux de tête à votre âge, et le vieux Dr Samson disait toujours à ma mère : « C’est de faiblesse que votre fille souffre ». C’était un si curieux vieillard que ce Dr Samson ! Mais je voudrais que vous eussiez entendu le sermon de ce matin. Un si excellent sermon ! C’était au sujet des dix vierges, dont cinq étaient folles et cinq sages, vous savez ; M. Gilfil a si bien expliqué tout cela. Quel agréable jeune homme ! si tranquille et jouant si bien le whist ! Je voudrais que nous l’eussions à Farleigh. Sir John l’aurait aimé par-dessus tout ; il a le caractère si aimable au jeu, et sir John en cela était un homme terrible. Notre recteur est fort irritable ; il ne peut souffrir qu’on le gagne. Je ne crois cependant pas qu’un ministre doive s’inquiéter de perdre son argent ; le croyez-vous, voyons ?

— Oh ! je vous prie, lady Assher, interrompit Béatrice de son ton habituel de supériorité, ne fatiguez pas la pauvre Caterina de questions sans intérêt pour elle. Votre tête paraît encore bien souffrante, ma chère, continua-t-elle d’un ton de compassion, prenez mon flacon de sels et gardez-le, vous le respirerez de temps en temps.