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CHAPITRE XI

Le dimanche suivant, la matinée était pluvieuse ; il fut décidé qu’on n’irait point comme d’habitude à l’église de Cumbermoor, mais que M. Gilfil, qui n’avait qu’une prédication l’après-midi, ferait le service du matin dans la chapelle.

Avant l’heure de ce service, Caterina descendit au salon ; elle avait l’air si véritablement malade que lady Cheverel l’interrogea avec inquiétude, et, la pauvre fille souffrant d’un violent mal de tête, elle ne lui permit pas d’aller au culte, l’enveloppa d’un manteau, l’établit sur un sofa près du feu, en lui mettant en mains un volume des sermons de Tillotson, pour le cas où elle se trouverait assez bien pour faire un peu de lecture.

C’est un excellent remède pour l’âme que les sermons du bon archevêque, mais un remède qui, malheureusement, ne convenait pas à la maladie de Caterina. Elle s’assit, le livre ouvert sur ses genoux, les yeux fixés avec distraction sur le portrait de cette belle lady Cheverel, femme du remarquable sir Christopher. Elle regardait cette peinture sans y songer ; la belle dame blonde semblait abaisser les