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visibles chez elle les traces de fatigue et de souffrance. Et son chant, la seule chose où elle cessait d’être passive, ne perdait rien de son énergie. Elle était quelquefois étonnée elle-même de ce que, soit qu’elle fût triste ou irritée par l’indifférence d’Anthony ou par ses attentions auprès de miss Assher, elle trouvait toujours du soulagement dans la musique. Les notes riches et profondes de sa voix l’aidaient à soulever le poids de son cœur et à calmer l’indignation de son cerveau.

Lady Cheverel ne remarqua donc aucun changement chez Caterina, et M. Gilfil seul s’aperçut avec inquiétude de la rougeur fiévreuse qui colorait parfois ses joues, de la teinte violette qui cernait ses yeux, de l’étrangeté de son regard et de l’éclat maladif de ses beaux yeux.

Mais, hélas ! les nuits agitées produisaient un effet bien plus profond que ne le faisaient supposer ces légers changements extérieurs.