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jamais connu. Certainement c’est ce qu’il y aurait de mieux pour son bonheur que de faire promptement ce mariage. Ma foi ! ce sont d’heureux gaillards que ceux dont aucune femme ne devient amoureuse. C’est une maudite responsabilité. »

À ce point de sa méditation il tourna un peu la tête, de manière à se voir de trois quarts. C’était clairement le dono infelice della bellezza qui lui imposait ces devoirs pénibles, et cette idée lui suggéra naturellement celle de sonner son valet de chambre.

Toutefois, pendant les jours qui suivirent, il n’y eut aucun symptôme alarmant : ce qui calma l’inquiétude du capitaine ainsi que celle de M. Gilfil. Toutes les choses d’ici-bas ont leur moment de tranquillité ; même pendant les nuits où se déchaîne le vent le plus indomptable, il y a des instants d’accalmie, avant qu’il tourmente de nouveau les ramures et s’acharne contre les fenêtres, en mugissant au travers des serrures comme une légion de démons.

Miss Assher paraissait de la plus belle humeur ; le capitaine Wybrow était plus assidu que jamais auprès d’elle et se montrait très circonspect à l’égard de Caterina, pour laquelle miss Assher avait des attentions inaccoutumées. Le temps était radieux ; il y avait des promenades à cheval le matin et du monde à dîner le soir. Les consultations dans la bibliothèque entre sir Christopher et lady Assher paraissaient aboutir à un résultat satisfaisant ; on pensait que la visite des dames Assher se terminerait dans une quinzaine de jours et que l’on pourrait alors se mettre activement aux préparatifs de la noce à Farleigh. Le baronnet paraissait chaque jour plus