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CHAPITRE IX

M. Gilfil avait un poids bien lourd sur le cœur ; il attendit le moment où les deux dames âgées, sortant en voiture, laisseraient probablement Caterina seule au salon, et alla frapper à la porte.

« Entrez », dit une voix grave et douce, dont les notes, pour lui, avaient toujours le charme de l’eau jaillissante pour l’homme altéré.

Il entra et trouva Caterina debout et un peu confuse, comme surprise dans une rêverie. Elle fut soulagée en voyant Maynard, mais, l’instant après, elle fut un peu mécontente qu’il fût venu la déranger.

« C’est vous, Maynard ! Demandez-vous lady Cheverel ?

— Non, Caterina, répondit-il gravement ; c’est vous que je cherche. J’ai quelque chose de particulier à vous dire. Voulez-vous me permettre de m’asseoir près de vous ?

— Oui, cher vieux prêcheur, dit Caterina en s’asseyant avec un air de fatigue ; qu’y a-t-il ? »

M. Gilfil s’assit en face d’elle. « J’espère, Caterina, dit-il, que vous ne serez pas blessée de ce que j’ai à vous dire. C’est ma réelle affection et mon inquiétude