Page:Eliot - Scenes de la vie du clerge - Barton Gilfil.pdf/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mettre le doigt dans chaque plat. Que s’est-il donc passé ?

— Oh ! des absurdités », dit M. Hackit en enfonçant un de ses pouces entre les boutons de son vaste gilet, et en gardant une prise de tabac entre le pouce et l’index de l’autre main, car il ne s’adonnait que modérément aux boissons qui égayent sans enivrer, et avait déjà fini son thé. « Ils commençaient à chanter le psaume du mariage pour un nouveau couple, un des plus jolis psaumes du livre de prières. On l’a chanté depuis que j’étais petit garçon. Et que peut-il y avoir de mieux ? » Ici M. Hackit étendit son bras gauche, renversa la tête en arrière et entonna :

Ô quelle chose belle
Et joyeuse à voir
Que des frères qui demeurent
Unis par l’amitié.

Mais M. Barton est toujours pour les hymnes et pour une espèce de musique à laquelle je ne puis rien comprendre.

— Et ainsi, dit M. Pilgrim en ramenant M. Hackit de ses souvenirs lyriques à son récit, il a crié silence ! en entrant en chaire ; est-ce vrai ? Puis il a indiqué un hymne sur un air de quelque maison de réunion dissidente ?

— Oui, dit M. Hackit en se baissant vers la lumière pour ramasser un fil, et il est devenu rouge comme un coq d’Inde. Je dis souvent que, lorsqu’il prêche sur la douceur, il se donne un soufflet à lui-même. Il est comme moi, il a un caractère à lui.

— C’est, je crois, un individu d’assez basse extraction que ce Barton », dit M. Pilgrim qui haïssait le