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— Et aimez-vous autant l’équitation que la musique ?

— Non ; je ne monte jamais. Je crois que je serais très effrayée.

— Oh non ! vous ne le seriez pas du tout, après un peu d’exercice. Je n’ai jamais été le moins du monde craintive. Je crois qu’Anthony a plus peur pour moi que moi-même ; et, depuis que j’ai monté avec lui, j’ai dû être plus attentive, car il est très inquiet à mon sujet. »

Caterina ne répondit pas, mais elle pensa : « Que j’aimerais qu’elle me laissât tranquille ! Elle ne veut que me faire admirer son bon naturel et parler d’Anthony. »

Miss Assher pensait au même instant : « Cette miss Sarti me semble une stupide petite créature. Ces musiciens sont quelquefois ainsi. Mais elle est plus jolie que je ne m’y attendais ; Anthony disait qu’elle ne l’était pas. »

Par bonheur, en ce moment lady Assher attira l’attention de sa fille sur les coussins brodés, et miss Assher, s’approchant du sofa, fut bientôt en conversation avec lady Cheverel au sujet de la tapisserie et de la broderie en général, tandis que sa mère, se trouvant de trop de ce côté, vint s’asseoir auprès de Caterina.

« J’ai appris que vous chantez supérieurement, fut sa phrase d’introduction. Tous les Italiens chantent si bien. J’ai voyagé en Italie avec sir John immédiatement après notre mariage, et nous sommes allés à Venise, où l’on se promène en gondole, vous savez. Vous ne mettez pas de poudre, je vois. Béatrice non plus, quoique plusieurs personnes pensent que ses