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supporter ce mariage et même être satisfaite du bonheur de sir Christopher. »

Pendant le dîner, un petit incident la confirma dans ses espérances. Quand les entremets sucrés furent sur la table, il se trouva une gelée en face du capitaine Wybrow, et, comme il désirait en prendre, il en offrit d’abord à miss Assher, qui rougit et dit d’un ton un peu sec : « Ne savez-vous point encore que je ne prends jamais de gelée ?

— Vraiment ? dit le capitaine, dont les perceptions n’étaient pas assez fines pour observer cette intonation ironique. Je pensais que vous l’aimiez. Il y en avait toujours sur la table à Farleigh.

— Vous ne paraissez pas prendre beaucoup d’intérêt à savoir ce que j’aime ou ce que je n’aime pas.

— Je suis trop dominé par l’heureuse pensée que vous m’aimez », répondit-il sur un ton léger.

Personne, à l’exception de Caterina, ne remarqua ce petit épisode. Sir Christopher écoutait avec une attention polie l’histoire que lui faisait lady Assher de son dernier cuisinier, de première force pour les consommés, ce qui le rendait très agréable à sir John. Il tenait beaucoup à ses consommés, sir John, et ils avaient gardé cet homme pendant six ans, malgré sa mauvaise pâtisserie. Quant à lady Cheverel et à M. Gilfil, ils regardaient Rupert, le chien favori, qui avait passé sa grosse tête par-dessous le bras de son maître et faisait la revue des mets, après avoir flairé le contenu de l’assiette du baronnet.

Lorsque les dames eurent passé au salon, lady Assher se mit en devoir de développer à lady Cheverel ses réflexions sur la coutume d’enterrer les gens en costume de laine.