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une jolie robe et un ruban neuf. Il ne faut pas vous habiller trop bocagèrement, quoique vous soyez un oiseau chanteur », ou bien : « Votre tour d’être mariée viendra, Tina. Mais ne prenez pas de ces méchants airs fiers. Je veux qu’on traite Maynard avec douceur. »

L’affection de Caterina pour le vieux baronnet l’aidait à sourire, tandis qu’il lui frappait sur la joue et la regardait avec bonté ; mais c’était alors qu’elle retenait le plus difficilement ses larmes. La conversation et la présence de lady Cheverel étaient moins embarrassantes, car Sa Seigneurie n’éprouvait qu’une satisfaction calme de cet événement de famille, et, outre cela, cette satisfaction était légèrement modérée par un peu de jalousie du plaisir que sir Christopher se faisait de revoir lady Assher, restée dans son souvenir avec tous les charmes de sa beauté de seize ans, avec laquelle il avait échangé de doux regards avant de partir pour ses premiers voyages. Lady Cheverel serait morte plutôt que de l’avouer, mais elle ne pouvait s’empêcher d’espérer qu’il serait déçu à la vue de lady Assher, et qu’il serait presque honteux de l’avoir annoncée si charmante.

M. Gilfil étudiait Caterina pendant ce temps avec des sentiments mélangés. Ses souffrances trouvaient de l’écho dans son cœur : mais il voyait avec satisfaction qu’un amour qui ne pouvait jamais arriver à bien ne fût plus entretenu par de fausses espérances ; et comment aurait-il pu ne pas se dire : « Peut-être, dans quelque temps, Caterina se lassera de pleurer ce fat au cœur froid, et alors… ».

Le jour marqué arriva ; le plus brillant soleil de septembre éclairait les tilleuls jaunissants, lorsque à