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rent plus tôt et les baies du frêne de montagne furent plus promptes à rougir pour annoncer l’automne où elle allait être seule en face de son malheur, où elle verrait Anthony offrir à une autre ses doux accents, ses doux propos et ses doux regards.

Avant la fin de juillet, le capitaine avait annoncé, par lettre, que lady Assher et sa fille allaient quitter la chaleur et la gaieté de Bath pour les tranquilles ombrages de leur habitation de Farleigh, et qu’il était invité à se joindre à la société qui s’y réunissait. Ses lettres montraient qu’il était en très bons termes avec les deux dames, et ne faisaient mention d’aucun rival. Aussi sir Christopher était-il plus animé et plus gai qu’à l’ordinaire. Puis, vers la fin d’août, arriva la nouvelle que le capitaine Wybrow était accepté comme prétendant, et, après beaucoup de lettres de compliments et de félicitations échangées entre les deux familles, il fut convenu qu’en septembre lady Assher et sa fille viendraient en visite au manoir de Cheverel, où Béatrice ferait connaissance avec ses parents futurs et où l’on arrêterait tous les arrangements définitifs. Jusque-là le capitaine Wybrow resterait à Farleigh et accompagnerait ces dames pendant leur voyage.

En attendant ces visites, chacun, au manoir de Cheverel, avait quelques préparatifs à faire. Sir Christopher était fréquemment en conférences avec son intendant et son jurisconsulte, et avait des ordres à donner à tout le monde, particulièrement à Francesco, pour qu’il terminât le salon. M. Gilfil fut chargé de procurer un cheval de dame, miss Assher étant habile écuyère. Lady Cheverel eut à faire des visites inaccoutumées et à envoyer des invitations. Les ga-