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devoir de sa position ; c’est aussi par un sentiment du devoir qu’il se conformait à l’inflexible volonté de sir Christopher, à laquelle il eût été bien ennuyeux aussi bien qu’inutile de résister, et, eu égard à sa constitution délicate, par un sentiment de devoir il prenait un soin particulier de sa santé. Cette santé était le seul point qui donnât de l’inquiétude à ses amis, et c’est en raison de cela que sir Christopher désirait voir son neveu se marier de bonne heure, d’autant plus qu’une alliance selon le cœur du baronnet semblait pouvoir se conclure promptement. Anthony avait vu et admiré miss Assher, fille unique d’une dame objet du premier amour de sir Christopher, mais qui, ainsi que cela arrive souvent, avait épousé un autre baronnet. Le père de miss Assher était mort et elle se trouvait en possession d’une belle propriété. Si, comme cela était probable, elle venait à apprécier les qualités physiques et le caractère d’Anthony, rien ne pourrait rendre sir Christopher plus heureux que de voir un mariage qui empêcherait le manoir de Cheverel de tomber dans de mauvaises mains. Pourquoi Anthony, que lady Assher avait déjà bien reçu, comme neveu d’un ancien ami, n’irait-il pas à Bath, où elle était avec sa fille, donner suite à ces relations et obtenir une épouse très belle et d’une fortune suffisante ?

Le désir de sir Christopher fut communiqué à son neveu, qui l’assura aussitôt de son obéissance, par un sentiment de devoir. Caterina fut tendrement informée par son bien-aimé du sacrifice qu’on leur demandait, et trois jours après eut lieu la scène de séparation à laquelle nous avons assisté dans la galerie, la veille du départ du capitaine Wybrow.