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annuellement pour lui la somme de trente-cinq livres et demie[1] qui lui restait du produit de cette cure, après en avoir donné quatre-vingts à son ministre suffragant.

Et maintenant pouvez-vous me résoudre le problème suivant ? Étant donné un homme avec une femme et six enfants, obligez-le à ne se montrer hors de chez lui que vêtu d’un costume de drap noir, sur lequel n’apparaisse aucune trace luisante d’usure pouvant nuire au respect dû à l’Église établie ; portant une cravate d’un blanc de neige, ce qui entraîne un travail constant de couture et de repassage, et un chapeau ne trahissant aucun de ces changements de forme qu’exigent les circonstances. Donnez-lui en outre une paroisse assez étendue pour lui créer la nécessité de prendre une nourriture fortifiante, et d’user une quantité considérable de souliers ; paroisse assez pauvre aussi pour l’obliger à offrir souvent les consolations pastorales sous la forme de shillings et demi-shillings ; et enfin, qu’il soit forcé, par sa propre fierté et par celle des autres, à vêtir convenablement sa femme et ses enfants, depuis les rubans de chapeau jusqu’aux cordons de soulier. Par quel procédé la somme de quatre-vingts livres par année pourra-t-elle former un total capable de couvrir les dépenses de cet homme ? Tel était le problème posé, il y a un peu plus de vingt ans, par la position du Rév. Amos Barton comme pasteur suffragant de Shepperton.

Ce que pensaient de ce problème et de l’homme qui devait le résoudre quelques-uns des habitants

  1. La livre sterling vaut vingt-cinq francs.