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s’enfuir avec la cassette à bijoux de madame. Ils se ressemblent tous, ces étrangers. C’est dans leur sang.

— Bien, dit Mme Sharp de l’air d’une personne qui, ayant des idées libérales, savait où les arrêter, je ne veux pas prendre le parti des étrangers ; j’ai de bonnes raisons pour savoir ce qu’ils sont pour la plupart ; ce n’est pas moi qui dirai qu’ils ne ressemblent pas à des païens ; la quantité d’huile qu’ils mangent suffit pour soulever le cœur d’un chrétien. Malgré cela, et quoique j’aie dû soigner l’enfant pendant le voyage, je ne puis rien dire, sinon que milady et sir Christopher ont fait une bonne chose en faveur d’une innocente qui ne connaît pas sa main droite de sa main gauche, en l’amenant où elle apprendra à parler quelque chose de mieux qu’un jargon et où elle sera élevée dans la vraie religion. Car, pour ce qui concerne ces églises étrangères, dont sir Christopher est fou, je ne sais pas pourquoi, ornées de ces peintures d’hommes et de femmes qui se montrent comme le bon Dieu les a faits, je crois, pour ma part, que c’est un péché d’y entrer.

— Il est probable que vous verrez encore plus d’étrangers, dit M. Warren qui aimait à faire enrager le jardinier, car sir Christopher a engagé quelques ouvriers italiens pour travailler aux changements de la maison.

— Des changements ! s’écria Mme Bellamy alarmée. Quels changements ?

— Mais, répondit M. Warren, sir Christopher, à ce que j’ai compris, va faire du vieux manoir quelque chose d’entièrement nouveau, en dedans comme en dehors. Il y a en route des portefeuilles remplis de