Page:Eliot - Scenes de la vie du clerge - Barton Gilfil.pdf/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cela, les échafaudages ne seraient pas enlevés lorsque la fiancée arrivera, surtout si vous mettez dans votre attaque quelque habileté stratégique, Anthony ! et si vous enlevez promptement votre Magdebourg.

— Ah ! monsieur, un siège est l’opération la plus ennuyeuse de la guerre, dit le capitaine Wybrow en souriant.

— Non pas, si l’on a des intelligences dans la place. Et cela sera, si Béatrice a le cœur tendre de sa mère, comme elle en a la beauté.

— Que penseriez-vous, sir Christopher, dit lady Cheverel, qui parut froncer le sourcil aux souvenirs évoqués par son mari, que penseriez-vous de la Sibylle du Guercin au-dessus de cette porte, quand nous placerons les tableaux ? Elle est presque perdue dans mon salon.

— Très bien, chère amie, répondit sir Christopher d’un ton affectueux, si vous voulez priver votre chambre de cet ornement ; cette peinture fera ici un effet admirable. Nos portraits par sir Joshua se placeront en face de la fenêtre, et la Transfiguration à cette extrémité. Vous voyez, Anthony, que je ne laisse point de bonnes places pour vous et votre femme. Nous vous tournerons le visage au mur, dans la galerie ; vous pourrez prendre votre revanche contre nous par la suite. »

Pendant cette conversation, M. Gilfil se tourna vers Caterina et dit :

« Je préfère à tout la vue qu’on a de cette fenêtre. »

Elle ne répondit pas, et, voyant que ses yeux se remplissaient de larmes, il ajouta : « Si nous nous promenions un peu ? Sir Christopher et milady semblent occupés. »