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Puis, à l’intérieur, que de chers et vieux ornements, que je regardais déjà avec délices alors que j’étais un membre si novice de la congrégation, que ma bonne, pour soutenir ma dévote patience, trouvait nécessaire d’introduire de contrebande des beurrées dans le saint édifice !

C’était d’abord le sanctuaire gardé par deux petits chérubins, qui paraissaient peu à l’aise, pressés comme ils l’étaient entre l’arcade et le mur, pour soutenir les écussons de la famille Oldinport — des mains rouges de sang, des têtes de mort, des os croisés, des pattes de léopard et des croix de Malte — qui m’offraient un thème inépuisable d’interprétations variées.

Puis, sur les murs de la galerie des chanteurs, se lisaient des inscriptions commémoratives des libéralités faites aux pauvres de Shepperton, inscriptions ornées de lettres capitales et de parafes que mon érudition alphabétique déchiffrait avec un plaisir toujours nouveau. Il n’y avait point de bancs à cette époque, mais de vastes prie-Dieu, autour desquels les fidèles assis pendant les « instructions » laissaient leurs regards errer de côté et d’autre. On ne voyait point, comme aujourd’hui, de ces séparations, si peu élevées qu’elles vous permettent de tout voir, mais de sombres et hauts dossiers, dans l’ombre desquels je me plongeais avec un sentiment de solitude, qui me faisait jouir plus vivement de la vue des assistants lorsque, pendant le chant des psaumes, on me faisait tenir debout sur la chaise.

Ce chant n’était point une affaire de routine officielle : il avait son côté dramatique lorsque approchait le moment de psalmodier et que, par un pro-