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sous, ils se changeaient en dragées, en pains d’épice ou en d’autres jolies choses. Aussi la petite Bessie Parrot, « une petite paire de souliers » aux cheveux de lin et au cou gras et blanc, ne manquait jamais de le saluer avec la question : « Qué qui a dans vote posse ? »

Vous pouvez supposer que la présence du pasteur ne diminuait en rien la gaieté des dîners de baptême. Les fermiers aimaient tout particulièrement sa société, car non seulement il pouvait fumer sa pipe et assaisonner les détails des affaires paroissiales de force plaisanteries, mais, comme M. Bond le disait souvent, personne n’en savait plus que lui quant à l’élève des vaches et des chevaux. Il possédait à environ cinq milles de distance des pâturages, qu’un intendant, ostensiblement son fermier, administrait sous sa direction. Aller à cheval jusque-là et surveiller la vente et l’achat du bétail était la principale distraction du vieux monsieur, maintenant que les jours de chasse étaient passés pour lui. À l’entendre discuter les mérites respectifs de la race du Devonshire et des cornes courtes, ou la dernière décision des magistrats au sujet d’un pauvre, un observateur superficiel aurait vu peu de différence, abstraction faite de sa finesse, entre le vicaire et ses paroissiens : car il avait l’habitude de rapprocher son accent et sa manière de parler des leurs, sans doute parce qu’il pensait que ce serait manquer le but du langage que de dire shear-hogs et ewes à des hommes qui disaient habituellement sharrags et yowes.

Malgré cela, les fermiers eux-mêmes étaient parfaitement convaincus de la différence qui existait