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jeunes, ils étaient liés d’amitié ; plusieurs des membres de la chasse enviaient alors à M. Oldinport les excellents rapports qui existaient entre lui et son vicaire ; car, ainsi que le remarquait sir Jasper Sitwell, « après votre femme, personne ne peut être un pire fléau pour vous qu’un pasteur demeurant toujours sous votre nez dans votre propre domaine ».

Je crois que le petit différend qui amena la rupture était d’une nature très légère ; mais M. Gilfil avait l’esprit satirique et l’exerçait avec une saveur originale qui manquait complètement à ses sermons ; et, comme l’apparence de vertu consciencieuse dans laquelle s’enveloppait M. Oldinport présentait des lacunes considérables et visibles, les répliques acérées du vicaire lui firent probablement quelques incisions difficiles à cicatriser ; c’est ainsi, du moins, que la chose était racontée par M. Hackit, qui en savait à ce sujet autant qu’un tiers en pouvait savoir. La semaine qui suivit la querelle, M. Hackit, présidant le dîner annuel de l’Association pour la poursuite des voleurs tenue aux armes d’Oldinport, réjouit les convives en leur racontant que « le pasteur avait léché le chevalier avec le côté raboteux de sa langue ». La découverte de celui ou de ceux qui avaient volé la génisse de Mme Parrot n’aurait pu être une nouvelle plus agréable pour les tenanciers de Shepperton, par lesquels M. Oldinport était assez mal vu comme propriétaire ; car il avait maintenu le taux élevé de ses fermages malgré la baisse des prix et l’exemple que citaient les gazettes de province, en racontant que l’honorable Augustus Purwell ainsi que le vicomte Blethers avaient fait une réduction de 10 p. 100 le jour du payement de leurs