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LE ROMAN
DE
MONSIEUR GILFIL


CHAPITRE PREMIER

Lorsque le vieux monsieur Gilfil mourut, il y a trente ans, ce fut une affliction générale à Shepperton ; et, si son neveu et principal légataire n’eût pas donné l’ordre de placer des tentures noires autour de la chaire et du pupitre du lecteur, ses paroissiens auraient certainement souscrit dans ce but de leurs propres deniers la somme nécessaire, plutôt que de ne pas lui rendre ce tribut de respect. Toutes les femmes de fermiers portèrent leurs toilettes de bombasin noir ; et Mme Jennings, du Wharf, s’étant présentée au temple, le premier dimanche après la mort de M. Gilfil, avec une robe verte et des rubans couleur saumon, suscita les remarques les plus sévères. Certainement on ne pouvait attendre de Mme Jennings, qui était une nouvelle venue, élevée à la ville, qu’elle eût des idées nettes sur ce qui était convenable ; mais, comme le fit observer à voix basse Mme Higgins à