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CHAPITRE X

Enfin arriva la terrible semaine où Amos et ses enfants durent quitter Shepperton. Son départ causa un regret général, non que personne parmi ses paroissiens trouvât ses dons spirituels remarquables ou éprouvât une grande édification à l’entendre. Mais ses malheurs lui avaient gagné leurs meilleures sympathies, et c’est toujours une source d’amour. Ses douleurs firent ce que ses sermons n’avaient pu faire : elles lui ouvrirent auprès de ses paroissiens la source de la sympathie, et il y eut dès lors un lien réel entre lui et son troupeau.

« Mon cœur souffre, dit Mme Hackit à son mari, pour ces pauvres enfants, privés de mère, qui vont au milieu d’étrangers et dans une vilaine ville, où l’on ne peut se procurer de bonne nourriture et où il faut payer très cher pour en avoir de mauvaise. »

Mme Hackit avait l’opinion vague que la vie de ville était une combinaison de cours renfermées, de porc ladre et de linge sale.

Une même sympathie envers leur pasteur se manifestait parmi les paroissiens les plus pauvres. Le