Page:Eliot - Scenes de la vie du clerge - Barton Gilfil.pdf/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On entendit bientôt le cabriolet ; et Amos, faisant signe à Mme Hackit de le suivre, quitta la chambre. En descendant l’escalier, elle suggéra l’idée de faire rester là la voiture pour les remmener, et Amos fit signe que oui.

Ils étaient là, dans le triste salon, les cinq aimables enfants, depuis Patty jusqu’à Chubby, tous ayant les yeux de leur mère, tous, excepté Patty, les yeux levés avec une crainte vague vers leur père, lorsqu’il entra. Patty, elle, comprenait la grande affliction qui les frappait, et elle essaya de retenir ses sanglots en entendant les pas de son père.

« Mes enfants, dit Amos en prenant Chubby dans ses bras, Dieu va nous prendre votre chère maman. Elle désire vous voir pour vous dire adieu. Vous tâcherez d’être très sages et de ne pas pleurer. »

Il n’en put dire davantage, mais se tourna pour voir si Nanny était là avec Walter, puis il les conduisit en haut, en tenant Dickey de l’autre main. Mme Hackit suivit avec Sophy et Patty, puis vint Nanny avec Walter et Fred.

Milly avait, sans doute, entendu les petits pas sur l’escalier, car, lorsque Amos entra, elle avait les yeux grands ouverts, regardant avec impatience du côté de la porte. Ils se tinrent tous debout à côté du lit, Amos le plus près d’elle, portant Chubby et Dickey. Mais elle fit signe à Patty de s’approcher la première, et, pressant les mains de la jeune enfant, elle lui dit :

« Patty, je m’éloigne de vous. Aime ton père. Console-le et prends soin de tes petits frères et sœurs. Dieu t’aidera. »

Patty resta parfaitement calme et répondit : « Oui, maman. »